Petit traité des différences à l'usage des politiques : nous n'avons pas besoin de Don Quichotte, mais de passeurs qui nous aident à tresser nos différences

Les différences ne sont pas des contraires mais des forces de co-engendrement. Elles fondent nos identités et assoient les conditions de notre réussite. La surprenante beauté de la planète et la force du vivant puisent à cette diversité. C'est ce que cet ouvrage voudrait d'abord rappeler. Ce qui étonnant, c'est que le monde politique persiste à nier cette réalité. La campagne présidentielle nous le montre tous les jours à travers les discours des candidats et des ténors des partis. Ces derniers nous entretiennent en effet dans l'illusion, pour le moins déconcertante, qu'il n'y aurait qu'une seule façon de voir le monde, la leur, et que nous devrions tous nous rassembler sous leur bannière. Cette façon d'opérer insupportable nous enferme dans une caricature de débat. En recourant à un marketing politique simplificateur, les politiques réduisent les problèmes légitimes que nous nous posons à un théâtre d'ombres chinoises. En agitant des concepts fantômes, ils se posent en nouveaux Don Quichotte et nous incitent à partir en guerre contre des moulins à vent. Ce livre s'adresse aux Sancho Panza que nous sommes et qui essayent de leur signifier par leur désintérêt croissant qu'ils attendent autre chose d'eux.Les politiques pourraient jouer un autre rôle, plus gratifiant pour eux et plus utile pour nous, celui de passeurs. Des passeurs qui nous aideraient à tresser nos différences pour servir l'intérêt général.