Du moment où l'individu ne se considère plus seul mais comme partie vivante d'un tout vivant, le problème moral devient relativement simple. La vie intime, une « obligation » d'agir non en vertu d'un impératif mystique, mais par le sentiment même de sa puissance d'agir, de sa fécondité individuelle et collective : « Je puis, donc je dois. » Elle délivre aussi sa « sanction » par son action même, car, en agissant, elle jouit de soi, monte ou descend au point de vue de ... Lire la suite
Jean-Marie Guyau est né en octobre 1854. Sa mère a publié, sous le pseudonyme de G. Bruno, Le Tour de France par deux enfants en 1877 et d'autres ouvrages pédagogiques qui ont fait date. Précoce, il est licencié ès lettres dès l'âge de 17 ans. Chargé de cours au lycée Condorcet, il doit renoncer à cette fonction car sa santé fragile l'oblige à séjourner dans le Midi. Sans s'en douter, Nietzsche et Guyau résident en même temps à Nice et à Menton. Et si Guyau n'aura jamais connaissance du travail du philosophe allemand, Nietzsche, lui, connaît les livres de Guyau. Il annotera d'ailleurs l'Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction (1885). Il fera de même avec le second chef-d'oeuvre de Guyau : L'Irréligion de l'avenir (1887), dont il parle dans Ecce homo. Atteint d'une phtisie aiguë, Guyau s'éteint à Menton en mars 1888 à l'âge de 33 ans.
Caractéristiques
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Date Parution
23/01/2008
EAN
9782844852625
Nb. de Pages
220
Editeur
Éditions Allia
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Poids
346 g
Présentation
Grand format
Dimensions
22,0 cm x 14,0 cm x 1,4 cm
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Livre numérique
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Détail
Du moment où l'individu ne se considère plus seul mais comme partie vivante d'un tout vivant, le problème moral devient relativement simple. La vie intime, une « obligation » d'agir non en vertu d'un impératif mystique, mais par le sentiment même de sa puissance d'agir, de sa fécondité individuelle et collective : « Je puis, donc je dois. » Elle délivre aussi sa « sanction » par son action même, car, en agissant, elle jouit de soi, monte ou descend au point de vue de la valeur et du bonheur tout ensemble. L'éducation a pour but de développer chez l'enfant cette fécondité morale et sociale et de la fixer peu à peu chez les humains par l'hérédité. Parti de la conception fondamentale de la vie intense et extensive, Guyau se propose de rechercher ce que serait et jusqu'où pourrait aller une morale où aucun « préjugé » n'aurait part, où tout serait examiné et apprécié à sa juste valeur, soit en fait de certitudes, soit en fait d'opinions et d'hypothèses simplement probables. Pour cela il distingue la morale rationnelle de la morale ordinaire. On peut d'ailleurs très bien concevoir que la sphère de la démonstration intellectuelle n'égale pas en étendue la sphère de l'action morale. En ces cas, la coutume, l'instinct, le sentiment conduisent l'homme. Il faut seulement savoir qu'on obéit alors aux impulsions les plus généreuses de la nature humaine, en même temps qu'aux plus justes nécessités de la vie sociale. La morale scientifique ne doit pas prétendre tout embrasser. Elle doit travailler elle-même à délimiter son domaine. Il faut qu'elle consente à dire avec franchise : en ce cas je ne puis rien prescrire impérativement au nom du devoir. Plus d'obligation alors ni de sanction : seuls les instincts les plus profonds restent agissants, chacun étant abandonné alors à son « self-government ». C'est la liberté en morale qui consiste en l'abstention du règlement scientifique toutes les fois qu'il ne peut se justifier avec une suffisante rigueur. Ce livre peut donc être considéré comme un essai pour déterminer la portée, l'étendue et aussi les limites d'une morale exclusivement scientifique.
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