class
Profitez de 15% de réduction sur votre première commande ! Code promo: BIENVENUE

Le bouquiniste mendel et la collection invisible

Stefan Zweig (Auteur)
Note moyenne:

Résumé

Jakob Mendel ! Comment avais-je pu l'oublier tout ce temps, cet homme extraordinaire, ce phénomène, ce prodige insensé, cet homme légendaire, célèbre à l'Université et parmi un petit cercle de gens qui le respectaient fort, ce magicien, ce prestigieux bouquiniste qui, assis là sans désemparer tous les jours, du matin au soir, avait fait la gloire et la renommée du café Gluck ! Il me suffit de fermer les yeux une seule seconde pour regarder en moi-même, et aussitôt il apparut, éclairé nettement sur l'écran ... Lire la suite
173,00 DH
En stock
Livrable dans 2 à 3 jours

Biographie

Stefan Zweig (1881-1942), romancier, nouvelliste et dramaturge autrichien, naturalisé britannique, est l'auteur d'une œuvre prolifique qui ne cesse de susciter l'engouement du public et de multiples adaptations. Figure de proue lucide des cercles intellectuels de Vienne d'avant-guerre, il fuit la montée du nazisme et gagne l'Angleterre alors que "La Peur" - écrite en 1913 et parue en allemand en 1920 - paraît enfin en français (1935). Admiré pour la profondeur incarnée avec laquelle il traite l'exploration psychique de ses personnages féminins, il se fait connaître aussi pour son pacifisme. Révulsé par la Seconde Guerre mondiale, il convainc sa jeune épouse de se suicider avec lui, au Brésil, à l'âge de 60 ans.

Caractéristiques

Caractéristiques
Date Parution01/02/2023
EAN9782381114927
Nb. de Pages106
EditeurLe Mono
Caractéristiques
Poids180 g
PrésentationGrand format
Dimensions20,3 cm x 13,3 cm x 1,1 cm
Détail

Jakob Mendel ! Comment avais-je pu l'oublier tout ce temps, cet homme extraordinaire, ce phénomène, ce prodige insensé, cet homme légendaire, célèbre à l'Université et parmi un petit cercle de gens qui le respectaient fort, ce magicien, ce prestigieux bouquiniste qui, assis là sans désemparer tous les jours, du matin au soir, avait fait la gloire et la renommée du café Gluck ! Il me suffit de fermer les yeux une seule seconde pour regarder en moi-même, et aussitôt il apparut, éclairé nettement sur l'écran rose de mes paupières. Il m'apparut sur-le-champ en chair et en os, à sa petite table carrée au plateau de marbre gris sale, où les livres et les paperasses croulaient. Il trônait là, immuable, ses yeux cerclés de lunettes fixés hypnotiquement sur un livre. Tout en lisant, il grommelait et balançait de temps en temps son buste et son crâne chauve graisseux et mal rasé, habitude qu'il avait prise au cheder, l'école des petits enfants juifs, dans l'Est. C'est à cette table, et ici seulement, qu'il lisait ses catalogues et ses livres, comme on lui avait appris à le faire à l'école talmudique, en chantonnant doucement et en se balançant tel un berceau noir qui oscille. Car les pieux Israélites savent que grâce au doux balancement du corps oisif, leur esprit, comme l'enfant qui s'endort et qui échappe au monde, entre mieux par ce mouvement rythmé et hypnotisant, dans la grâce de l'extase. Et en effet, ce Jakob Mendel ne voyait et n'entendait rien de ce qui se passait autour de lui. On jouait au billard : les marqueurs allaient et venaient, le téléphone sonnait, quelqu'un récurait le plancher ou remplissait le fourneau. Tout cela passait inaperçu. Un jour, un charbon ardent, tombé du calorifère, avait mis le feu au plancher, tout près de lui, et déjà cela fumait ! Un client fut alerté par l'odeur suffocante et accourut pour éteindre le brasier naissant. Mais lui, Jakob Mendel, à deux pas de là et tout entouré de fumée, n'avait rien remarqué. Car il lisait comme d'autres prient, comme des joueurs se passionnent pour leur partie, ou comme des ivrognes suivent une idée fixe ; je l'avais vu lire avec un recueillement si parfait, que la manière dont lisent les autres gens m'a toujours semblé, depuis lors, une chose profane. Sans aucun doute, le pauvre bouquiniste de Galicie Jakob Mendel avait révélé pour la première fois au jeune étudiant que j'étais le grand secret de la concentration parfaite, propre à l'artiste et au savant, au véritable sage comme au fou intégral, ce bonheur ou ce malheur tragique qui fait de l'homme un véritable possédé.
J'avais été introduit auprès de lui par un camarade un peu plus âgé que moi. À cette époque, je faisais des recherches sur Mesmer, médecin et magnétiseur alors encore peu reconnu de l'école de Paracelse. J'avais beaucoup de mal à me documenter. Les ouvrages des spécialistes étaient tout à fait insuffisants...
Avis libraires et clients

Note moyenne
0 notes
Donner une note