Biographie
Alain Corbin, souvent qualifié d'« historien du sensible », est l'auteur d'une oeuvre abondante sur le XIXe siÚcle, dont l'essentiel a été publié en Champs. Parmi ses nombreux ouvrages, Le Monde retrouvé de Louis-François Pinagot, Le Village des cannibales, Le Miasme et la jonquille, L'Harmonie des plaisirs (Perrin, 2008, Champs, 2010). Il a dirigé le volume 2 de l'Histoire du corps parue au Seuil en 2005, et 1515 et les grandes dates de l'histoire de France (Seuil, 2009).
Détail
Ils ont été sidérés par la présence de l'arbre. Ils ont éprouvé l'admiration, mais aussi l'horreur, inspirées par ce végétal souverain. Presque tous ont guetté, écouté, la parole de l'arbre. Certains ont espéré profiter de ses messages, en faire leur mentor. D'autres, plus rares lui ont déclaré leur amour.
L'objet de ce livre est de suivre depuis l'Antiquité gréco-romaine ceux qui ont su « voir l'arbre » : Horace et Virgile, mais aussi Ronsard et La Fontaine. Par la suite, Rousseau, Goethe, Novalis et, en France, Chateaubriand, Hugo, Proust et Yves Bonnefoy, entre autres. Bien entendu, il y eut aussi des peintres. S'étendre sous les ombrages, s'y délasser, y méditer, s'enfouir dans le végétal, s'y réfugier, y grimper... À l'époque contemporaine, certains ont tenté d'incruster leur corps dans l'écorce, en espérant que le végétal ferait croître l'empreinte. À l'extrême, des moribonds ont souhaité que leur ADN soit transmis à l'arbre planté sur leur tombe.
On le voit, c'est à une longue promenade que ce livre invite, à la rencontre de l'arbre champêtre, de l'arbre haie, de l'arbre isolé et sauvage comme de l'arbre domestique. Il s'agit ici de l'histoire des émotions éprouvées par des individus qui, au fil des siècles, possédaient les mots pour les dire.
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