Biographie
Marielle Macé est née en 1973. Ses livres prennent la littérature pour alliée dans la compréhension de la vie commune. Ils font des « manières d'être » et des « façons de faire » l'arène même de nos disputes et de nos engagements. Elle enseigne la littérature et a publié : Le Temps de l'essai (Belin, 2006), Façons de lire, manières d'être (Gallimard, 2011), et Styles. Critique de nos formes de vie (Gallimard, 2016).
Née en 1975, Céline Curiol est notamment l'auteur de trois romans publiés chez Actes Sud : Voix sans issue (2005 ; Babel n° 782), Permission (2007 ; Babel n° 1002) et Exil intermédiaire (2009). Après avoir passé dix ans aux Etats-Unis, elle vit désormais à Paris.
Détail
« Signes et déchets de signes, phrases et déchets de phrases font nos milieux de vie. En cela, l'actualité récente a souvent révélé, s'il en était besoin, quelque chose comme des états pourris de la parole, pourris à force de déliaisons, de rétrécissements, d'inattention, de bâclage, de négligence, de morgue, de dédain. Des états pourris de la parole politique, de la parole médiatique, et de nos propres échanges, c'est-à-dire des phrases que nous mettons dans le monde et entre nous, dans la rue, dans le travail, sur les réseaux, dans les tweets, ces « gazouillis » ». Marielle Macé - Déjà auteure pour AOC d'un formidable texte sur « Nos cabanes », Marielle Macé a confié au début 2021 un long et important article à propos des « états pourris de la parole » tels que notamment révélés par la crise sanitaire. Mais attention, parler d'une pollution de la parole n'est pas une manière de déplorer un quelconque appauvrissement de la langue, ce n'est ni un esthétisme, ni un élitisme. C'est le désir de penser la parole comme un milieu partagé et vulnérable, comme une « zone à défendre » : un lieu commun dont il faut prendre soin. C'est précisément ce que faisait Céline Curiol quelques mois plus tôt dans les colonnes d'AOC avec « Paroles malheureuses », une nouvelle en forme de dystopie autour d'une épidémie de mots pathogènes. Et si notre vulnérabilité relevait directement du propre de l'humain : de la langue ?
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