Marginalia in Newtoni principia mathematica

La découverte par le Dr. E. A. Fellmann de l'exemplaire des Principia Mathematica de Newton ayant appartenu à Leibniz et contenant des notes marginales manuscrites (datant vraisemblablement de 1689), apporte un témoignage direct de la première réaction de Leibniz devant l'oeuvre du savant anglais. La présente édition met le document original entre les mains du lecteur, en l'accompagnant des notes et commentaires objectifs indispensables (en allemand et en français).
Le rapport de Leibniz à Newton a souvent été envisagé dans le cadre de la fâcheuse querelle de priorité dans l'invention du calcul différentiel et intégral. Or Leibniz, prenant connaissance des Principia, n'y voit pas un traité purement mathématique : refusant d'entériner la scission entre la mécanique et les lois de la pensée, il se soucie avant tout d'établir une fondation métaphysique pour la dynamique. Les Marginalia ont l'originalité de nous présenter, non pas un Leibniz adversaire ou rival, mais un Leibniz lecteur de Newton, disposé à tirer le meilleur parti d'un système qui aurait pu, à bien des égards, lui sembler étranger, comme le confirmera la systémisation ultérieure du concept de vis visa.