Biographie
Né à Lyon en 1969, Olivier Berlion dessine depuis qu'il sait tenir un crayon. Il collectionne les BD, s'abonne au journal de "Spirou", crée un journal confidentiel avec son frère et son cousin (qui se vend à 20 exemplaires !) et rêve de devenir auteur de bande dessinée. Déterminé, il dessine tous les jours en rentrant de l'école, intègre après le bac l'École Émile Cohl en 1990, puis effectue un DEUG de Culture et de Communication à Lyon. En 1992, il rencontre Corbeyran au festival d'Angoulême. De cette rencontre naît Le Cadet des Soupetard, une série qui raconte les tribulations d'un petit « poulbot » campagnard aux prises avec les joies et les difficultés de son quotidien d'enfant de 7 ans. Les aventures du duo se poursuivent avec la série Sales Mioches puis, dans un nouveau registre, celui de la BD pour adultes, avec Lie-de-vin. Ce dernier ouvrage obtient de très nombreux prix et un grand succès, tant au niveau du public que de la profession. Désireux d'explorer de nouveaux horizons, il écrit le scénario d' Histoires d'en Ville, une série qui propose un nouveau concept : chaque cycle d'histoires (2 ou 3 albums) s'inscrit dans un lieu permettant à chaque fois de donner vie à de multiples personnages confrontés à des intrigues policières au ton résolument réaliste, rythmé et incisif. Désormais, Olivier Berlion alterne ses collaborations avec Corbeyran pour Le Cadet des Soupetard et Sales Mioches, ses propres scénarii et l'élaboration de récits one-shot. Olivier Berlion reconnaît l'influence de Baru, Tardi, Prado, Cabane, Battaglia, Pellejero, Tillieux, Gabrion et bien d'autres encore pour son travail de dessinateur et Baru, Zentner, TBC, Azzarelo, Tronchet et Larcenet pour ce qui est du scénario.
Né en 1964 à Marseille, Corbeyran vit et travaille à Bordeaux. AprÚs avoir touché à la photo, au conte pour enfants et à la publicité, il s'oriente définitivement vers le scénario de BD, activité qu'il exerce depuis 1990, avec une quarantaine d'albums publiés à ce jour (notamment chez Dargaud, Delcourt et Casterman).
Curieux de tout, friand d'images et d'anecdotes, Corbeyran s'intéresse aux sujets les plus variés et aborde de nombreux genres : fantastique, historique, thriller, aventure, policier... A l'aise dans des registres plutÎt musclés, Dargaud lui offre en 93 la possibilité de publier des récits empreints de tendresse et de poésie comme Graindazur ou L'As de Pique.
De ses collaborations réguliÚres avec Berlion, Falque et Guérineau, on retiendra quelques titres de séries grand public qui font aujourd'hui partie du paysage de la bande dessinée : Le Cadet des Soupetard, Sales Mioches !, Le Fond du Monde et le Chant des Stryges. 1999, parution d'un nouvel album dans la collection Long Courrier : Lie-de-vin chez Dargaud qui est nominé pour l'Alph'Art du meilleur album de l'année à Angoulême 2000.
Détail
Une tâche de vin lui dessine sur le visage la carte d'un continent inconnu. Il est né comme ça. Et il est né abandonné. Son décor, c'est un vieux hameau perdu entre une voie ferrée désaffectée et des champs de lavande. un village fantôme d'où la vie s'est enfuie avec le dernier train. Il reste juste le bar-tabac et la boucherie, tenue par une espèce de brute carrée qui accouche ses bestioles, les élève , les abat et les vend... Une jeune femme vit dans une grande maison au bout du village, mais personne ne la voit jamais et on l'appelle Marie-Mystère. Lie-de-vin aime bien penser que Marie-Mystère est sa vraie mère, et qu'un jour, elle lui dira d'entrer. Sa mère, c'est son obsession. Et s'il bouquine le livre des records, c'est parce qu'il cherche un record à battre. Comme ça, elle verra sa photo dans le livre, elle sera fière et elle reviendra. En attendant, il bat un record moins glorieux : trente secondes pour faire l'amour à Maïs, la fille de la ferailleuse. Dans ce décor aride, Lie-de-vin apprivoise les beautés de la vie et ses cruautés avec une sensibilité à fleur de peau, délicatement teintée de fatalisme et d'humour. Quant à Maïs, on ne peut pas dire que ce soit une tendre. Mais elle est vivante et elle l'entraîne vers la vie. Il en a besoin : un salaud lui a tué son chien, et maintenant, c'est le cadavre d'une femme qu'on retrouve enfoui sous terre. Corbeyran et Berlion ont souvent travaillé ensemble. Mais ce livre-là, traitant un sujet plus personnel, semblait incompatible avec le " duo ". Pourtant, le miracle s'est accompli - un miracle qui a demandé des années de travail et d'échanges épistolaires, dont nous avons un échantillon en fin d'album. Soutenue par une construction virtuose, colorée de détails touchants ou terribles, l'histoire avance lentement mais sûrement, avec la force d'une émotion remontée de loin. Et le résultat, entre vie et immobilité, tendresse et espoir, ne se laisse pas oublier facilement.
Se connecter
Créer un nouveau compte