Biographie
Aureolus Theophrastus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse, est né à Einsiedeln
(Suisse) en 1493. Son père, médecin de l'Abbaye d'Einsiedeln, est nommé médecin
de la Ville de Villach, en Carinthie, en 1505. C'est avec lui qu'il apprend la médecine,
puis à l'Université de Ferrare. Il parcourt l'Europe, soignant, polémiquant, observant. Sa
devise résume son caractère : Alterius non sit qui suus esse potest. Qu'il se garde
d'appartenir à un autre celui peut n'être qu'à soi. Il s'installe à Salzbourg en 1524-1525,
mais, soutenant la cause des paysans, est obligé de fuir. Il s'établit à Strasbourg (1526),
Bâle (1527), Colmar (1528), puis Nuremberg (1529), et travaille sur la syphilis.
À Saint-Gall, il écrit deux livres majeurs : le Paragranum (fondements de la médecine)
et le Paramirum (causes des maladies). Préoccupé par les questions religieuses, il
compose de courts traités et des commentaires de Psaumes. L'échec à Zurich et la mort
de Zwingli (1531) le font réfléchir sur les possibilités de réforme. Une épidémie de
peste l'amène à écrire un Traité de la peste. Dans les Grisons il étudie les sources thermales.
En 1537, il est reçu à Vienne par l'empereur. En 1538, il revient à Villach et rédige
une Chronique de Carinthie. Vers 1541, il revient à Salzbourg où il meurt en laissant
par testament son bien aux pauvres.
Détail
Certains n'hésitent pas à faire de Paracelse le précurseur de toute science - de la médecine du travail et de l'homéopathie - et le rénovateur de la médecine, tandis que d'autres voient en lui, les uns un médiocre imitateur des anciens, les autres un fou ignorant et prétentieux. Comment expliquer cette contradiction? Pourquoi cette polémique renaissant toujours, ce brouillard enveloppant l'étrange figure du médecin d'Einsiedeln?
C'est qu'au commencement du XVIe siècle, alors que toute la science somnolait en répétant les oracles d'Avicenne et de Gallien, apparaît l'homme à la voix forte, médecin et chimiste, qui brûle les livres médicaux des Grecs et des Arabes, parle philosophie en langue vulgaire, guérit les malades contre toutes les règles de l'art et court l'Europe, buvant avec le premier venu, bataillant avec beaucoup, étudiant avec tous.
Son rôle fut si grand qu'à son époque même, son nom souleva des émeutes. Paracelse eut des disciples fidèles, des admirateurs bruyants, des malades reconnaissants jusqu'à la dévotion; il eut aussi, parmi les médecins, des ennemis féroces. Pour se faire une opinion sur le médecin, le chimiste, le mystique et le mage, pas d'autre solution que de lire ses oeuvres. Au milieu de beaucoup d'obscurités voulues ou inévitables, chacun découvrira dans l'Archidoxe magique, étrangement constellé de talismans, les grandes et fécondes vérités qu'il mérite et qui lui sont destinées.
Une traduction de cet ouvrage a été établie sur le texte de l'édition de Genève, 1658. Il est illustré de plus cent trente gravures et contient sept traités.
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