Le monde et l'église selon Maxime le Confesseur

Deux livres, abondamment complémentaires lŽun de lŽautre, permettent enfin dŽaborder Maxime le Confesseur dans toute lŽamplitude de sa pensée : lŽétude de Juan-Miguel Garrigues, concernant lŽhomme, son salut et sa divinisation, qui apparaîtra dans la même collection sous le titre "Maxime le Confesseur. La charité avenir divin de lŽhomme", et le présent ouvrage dŽAlain Riou, consacré à la vision du monde et de lŽEglise par le grand théologien oriental. Ces deux travaux dévoilent le fait que Maxime est passé peu à peu dŽune conception de la participation hiérarchique à une conception de lŽintentionnalité de lŽêtre chrétien. Il a ainsi mis en pleine lumière tout le mystère de la filiation, apportant des corrections fondamentales à lŽalexandrisme de Cyrille dŽAlexandrie et au néoplatonisme du Pseudo-Denys, corrections dont peut-être la tradition orientale postérieure a trop peu tenu compte. Désormais, Maxime peut apparaître dans toute sa grandeur : loin de se limiter - comme on lŽavait cru longtemps - à une compilation éclectique dŽOrigène, dŽEvagre, de Grégoire de Nysse et de Denys, il synthétise et corrige lŽun par lŽautre ces différents courants spirituels et théologiques. La première partie du volume dŽA. Riou, consacrée à la cosmologie, reprend et résume lŽessentiel des études antérieures à travers une analyse serrée des Ambigua, particulièrement du chapitre 7 et de ses parallèles. Ainsi se dégage une vision très équilibrée du monde et de lŽéconomie divine. LŽoriginalité et lŽapport de ce travail apparaissent surtout dans la deuxième partie consacrée à la christologie. Entreprise à travers un commentaire du chapitre 42 des Ambigua dont lŽimportance et la particularité nŽavaient guère été perçues jusquŽici, cette analyse constitue le noeud de la thèse.