Biographie
Natif des CÃŽtes-d'Armor, à 18 ans, Guirec Soudée quitte son île natale, Yvinec, pour l'Australie. Sans argent, il dort dans la rue puis embarque à bord d'un grand crevettier. Il découvre ensuite le pays à vélo puis rentre en France et s'achÚte son voilier. En 2013, à 21 ans à bord de ce petit bateau de 11 m, en acier, il entame sa premiÚre course transatlantique en solitaire. Aux Ãles Canaries, il fait la rencontre de Monique, une poule rousse qui devient son équipiÚre. AprÚs un hivernage de cent trente jours, emprisonné dans les glaces du Groenland, il devient à 24 ans le plus jeune navigateur à franchir le passage du Nord-Ouest. Il traverse le Pacifique du Nord au Sud, se frotte aux latitudes extrêmes du Grand Sud et rallie l'Antarctique. En 2020-21, Guirec Soudée s'attaque à la traversée de l'Atlantique à la rame et en solitaire. Il frÃŽle la mort, mais, aprÚs être arrivé aux Caraïbes, il repart depuis les Ãtats-Unis dans l'autre sens, contre les vents et courants. En juin 2021, dans le but de courir le Vendée Globe 2024, Soudée achÚte l'Imoca Omia-Water Family de Benjamin Dutreux et s'engage dans la Route du Rhum de novembre 2022. C'est cette quête d'océan, au plus prÚs des éléments et de la faune marine qu'il évoque dans ce nouveau livre, aprÚs les succÚs de librairie de ses aventures avec sa poule Monique.
Détail
Et pourquoi pas ?
Pourquoi pas ne pas traverser l'Atlantique, dans les deux sens, aller et retour, seul sur un canot de huit mètres ?
Quand la tempête le renverse, le malmène, commence à le noyer, Guirec Soudée, sait juste qu'à 28 ans on n'a pas l'âge pour mourir, que comme d'habitude il s'en sortira. Il rit même. Il imagine sa famille et ses amis pleurant son décès, sans corps pour faire le deuil, devant la petite église de Plougrescant, et lui se pointant au large entre ses cailloux des côtes du Nord, criant, riant, stop, je suis vivant...
Guirec ose tout. Il n'avait quasiment jamais ramé avant de s'élancer.
Et si c'était là la vraie aventure : se jeter dans l'inconnu sans savoir ? Dans une société qui proscrit la prise de risque, qui prétend qu'il n'y a plus de terres inconnues, il réhabilite l'audace, il redessine des routes.
Guirec Soudée ose tout.
Il s'était déjà jeté dans un tour du monde, de cinq ans, sans jamais avoir navigué en haute-mer, récupérant une poule à bord car c'est quand même plus rigolo, se laissant enfermer quelques mois par la banquise car tout est bon à essayer.
Il se jettera bientôt sur le Vendée Globe, le mythique, tour du monde en solitaire, sur un énorme bateau de 18 mètres de long, lui qui n'a jamais encore jamais dompté un bateau de course, qui n'est même jamais monté dessus.
Il s'est donc jeté dans cette double transatlantique à la rame, dans l'incertitude et le risque.
Guirec Soudée, le petit illien aux pieds nus, vit sur une île de trois hectares, inaccessible la moitié du temps.
Vivre sur une île ouvre-t-il des horizons ?
Quand on est encore dans la vingtaine, on ne sait pas forcément pourquoi on fait les choses.
Tout au long de sa double traversée, confronté à la solitude, Guirec va s'interroger sur lui-même et sur le monde, dénicher des réponses qui valent pour lui et pour tout le monde. Il est question de rapprochement profond avec la nature, de renoncement à tuer la dorade venue l'accompagner, alors que la faim de frais le tiraille. Il est question de s'éloigner d'une civilisation qui ne prend pas le temps de vivre l'essentiel, esclave de l'horloge. Il est question de temps de lecture, et de rencontre avec des grands hommes, avec des guides qu'il serait bon de réhabiliter. Il est question surtout d'audace, de ne pas être spectateur de sa propre vie, d'invitation à tout un chacun.
Guirec Soudée a bien disparu des radars et des satellites plusieurs jours. Même Thomas Pesquet l'a cherché de là-haut, dans l'espace. Mais bien sûr il est rentré, pour bientôt repartir, délesté de quatorze kilos mais tant enrichi. 74 jours à l'aller, 107 jours au retour.
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