Biographie
Gilles A. Tiberghien, écrivain et philosophe a enseigné l'esthétique comme
maître de conférence à l'université Paris-1, Panthéon-Sorbonne. Il a publié, entre autres, Amitier, Le Félin, 2008, Land art, éd Carré / la découverte, 2012, Land Art Travelling, Lyon, éditions Fage, 2018, Récits du monde, IMEC éditions, 2018, Le paysage est une traversée, éditions ParenthÚses, 2020.
Pierre Restany dérange par sa vision radicalement nouvelle de l'œuvre d'art. Déterminante, sa rencontre avec Yves Klein l'amène à défendre un art capable d'exprimer les bouleversements de la société de l'après-guerre. En 1960, Restany fonde le " Nouveau Réalisme " : Klein, Arman, Tinguely, Hains, Villeglé, Spoerri, Dufrêne et Raysse signent son manifeste le 27 octobre, bientôt rejoints par César, Rotella, Christo, Deschamps et Niki de Saint Phalle. Pour la plupart encore inconnus, ils figureront au premier plan de la scène artistique - comme leurs homologues anglais et américains -, Restany ayant par ailleurs été le témoin actif à New York de l'émergence du pop art. Globe-trotter infatigable, cet agitateur d'idées a poursuivi son activité passionnée et souvent polémique de découvreur et d'inspirateur de talents jusqu'à sa mort en 2003.
Détail
« Cette nature de l'Amazone est tellement puissante qu'elle s'impose à moi comme une véritable discipline. L'Amazone sera l'université, l'Alma mater, la grande école de ma perception. » - P.R.
L'été 1978, Pierre Restany s'embarque au coeur de l'Amazonie avec les artistes brésiliens Frans Krajcberg et Sepp Baendereck. Cette expédition en bateau le long du río Negro se révéle une expérience humaine et sensorielle bouleversante, et sera pour Restany l'occasion d'une révolution théorique.
Le journal du río Negro a donné naissance au manifeste du Naturalisme intégral. Revenant sur les principes fondateurs du Nouveau réalisme, Restany affirme que c'est la question de la nature qui va désormais être au coeur des enjeux artistiques et culturels. Bravant les moustiques et les gueules de bois, il invite ainsi l'Occident du 21e siècle à une "seconde Renaissance".
Trois décennies plus tard, ce texte prophétique et cocasse s'impose comme un classique - qui nous révèle Restany au naturel.
Le Journal du río Negro nous donne de son auteur une image qui correspond bien à celle qu'en ont gardée ceux qui ont pu l'approcher. Celle d'un homme passionné et généreux, plein de contradictions mais profondément engagé dans tout ce qu'il faisait. C'est aussi un document très intéressant sur une époque où l'art en France n'entretient que peu de rapport avec l'écologie.
- Gilles A. Tiberghien, préface
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