Frankenstein

Malika Ferdjoukh porte un nom qui évoque le soleil, mais elle aime la brume et le vent. Cette amoureuse des romans noirs américains a fait intervenir ses souvenirs de lectures de jeunesse et ceux de son expérience de prof dans un pensionnat pour imaginer le Club de la Pluie...
Mary Godwin naît à Londres et grandit dans un milieu littéraire et cultivé. Son pÚre, William Godwin est pasteur, devenu athée sous l'influence des philosophes français, auteur de quelques romans et réflexions sur le libéralisme ("Polical Justice" dont se réclamÚrent plus tard les théoriciens du socialisme libertaire); sa mÚre, Mary Wollstonecraft est l'une des premiÚres féministes. En 1792, elle se rend à Paris pour rencontrer les héros de la Révolution, aprÚs avoir publié "Défense des Droits de la femme".

Mary Godwin n'a pas connu sa mÚre mais, son journal en témoigne, elle en a lu et relu les oeuvres, de même que celles de son pÚre. Elle apprend les langues anciennes, le français et l'italien.

Elle a moins de 17 ans quand elle rencontre le poÚte Shelley, déjà marié et pÚre de famille. Mary aura mis deux enfants au monde lorsqu'ils se marieront, en 1816. DÚs lors, elle évoluera dans une micro société libertine, auprÚs de son mari - admirateur des idées sociales de son pÚre - et de Byron. Ses conversations avec ce dernier et la lecture de romans allemands lui inspirent le thÚme romantique de son premier livre, Frankenstein. Avec ce succÚs, elle s'inscrit dans le courant fantastique et gothique du siÚcle, à cÎté d'Ann Radcliffe (Les MystÚres d'Udolpho, 1794), de Gregory Lewis (The Monk, 1775-1818) et de Charles R. Maturin (Melmoth ou l'Homme errant, 1820). Le modÚle du genre est The Castle of Otranto de Horace Walpole, publié en 1764.

Le récit de Mary Shelley, situé entre deux siÚcles, fait dialoguer l'esprit rationnel des LumiÚres avec l'âme romantique et contemplative.