En 1648 fut fondée à Paris l'Académie royale de peinture et de sculpture : innovation radicale dans le monde des « imagiers », puisque c'était revendiquer l'accès à un statut traditionnellement réservé aux « arts libéraux » dont peinture et sculpture n'avaient jamais fait partie. Car il fut un temps, pas si lointain, où les notions d'art et d'artiste n'avaient pas cours au sens où nous les entendons ; où peintres et sculpteurs étaient des artisans, semblables à tous les travailleurs manuels qui produisaient et ... Lire la suite
Nathalie Heinich est sociologue, directeur de recherche au CNRS ; ses travaux sont traduits dans une quinzaine de langues. Dernier ouvrage paru : De la visibilité. Excellence et singularité en régime médiatique, Gallimard, 2012.
Caractéristiques
Caractéristiques
Date Parution
23/02/1999
Collection
Paradoxe
EAN
9782707314543
Nb. de Pages
304
Caractéristiques
Editeur
Éditions de Minuit
Poids
327 g
Présentation
Grand format
Dimensions
22,0 cm x 13,5 cm x 2,0 cm
L' article a été ajouté au panier
Livre numérique
Regular PriceSpecial Price
Détail
En 1648 fut fondée à Paris l'Académie royale de peinture et de sculpture : innovation radicale dans le monde des « imagiers », puisque c'était revendiquer l'accès à un statut traditionnellement réservé aux « arts libéraux » dont peinture et sculpture n'avaient jamais fait partie. Car il fut un temps, pas si lointain, où les notions d'art et d'artiste n'avaient pas cours au sens où nous les entendons ; où peintres et sculpteurs étaient des artisans, semblables à tous les travailleurs manuels qui produisaient et vendaient eux-mêmes leurs ouvrages, cordonniers ou boulangers, chapeliers ou vitriers ; et où former une académie représentait un privilège qui, parce qu'il outrepassait la coutume et le droit, dût être conquis de haute lutte.
Pour comprendre le passage de l'artisanat aux beaux-arts et du peintre à l'artiste, il faut chercher les raisons de cette « académisation » des arts du dessin à l'âge classique : pourquoi ne sont-ils pas demeurés des métiers artisanaux exercés dans un quasi-anonymat, et pourquoi cela advint-il aux arts de l'image plutôt qu'à n'importe quelle autre activité manuelle ? Et il faut en dégager les effets sur leur pratique et sur leur perception : comment se transforma la hiérarchie des peintres, et leur rapport au talent, à l'argent, aux clients, à leur nom même et à leur propre image' ? Comment évolua le regard sur la peinture, et comment s'imposèrent peu à peu les termes de « beaux-arts » et d'« artiste », jusqu'alors inconnus ? Ce sont les questions auxquelles répond cet ouvrage, en retraçant la formulation en France de l'identité d'artiste. du milieu du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle, en cette période où triompha, de sa mise en place aux prémices de sa mise en pièces, le régime académique.
En créant un compte sur notre site, vous pourrez passer vos commandes plus rapidement, enregistrer plusieurs adresses de livraison, consulter et suivre vos commandes, et bien d'autres choses.
Se connecter
Créer un nouveau compte