Biographie
Ãcrivain et poÚte, conférencier et traducteur du grec, Jacques LacarriÚre a notamment publié Les Hommes ivres de Dieu (Fayard, 1975) et Sourates (Fayard, 2005). Il a également consacré une part importante de son activité au théâtre, a été conseillé de Jean Vilar et de Jean-Louis Barrault pour la mise en scÚne des tragédies grecques, conseiller culturel au festival d'Avignon et a lui-même traduit et mis en scÚne Ajax de Sophocle au Théâtre Récamier. Chemin faisant avait paru chez Fayard en 1977.
Pascal Dibie est Professeur d'Ethnologie à l'Université Paris Diderot-Paris 7 où il co-dirige le pÎle des sciences de la ville. Il est l'auteur d'une ethnologie d'un village de Bourgogne effectué à 30 années de distance qui fait référence : Le Village retrouvé, ethnologie de l'intérieur (Grasset, 1979) et Le village métamorphosé, révolution dans la France profonde (Plon, 2006). Il est également l'auteur de Ethnologie de la chambre à coucher traduit en 15 langues et vendu à 30 000 exemplaires (Grasset, 1987, reprise en Suite Métailié, 2000), La Tribu sacrée, ethnologie des prêtres (Grasset, 1993 reprise en Suite Métailié, 2004), et La Passion du regard, essai contre les sciences froides (Métailié, 1998).
Pascal CommÚre, né en 1951, travaille en Bourgogne. Il vit à la campagne et publie depuis 1978. Bourse Del Duca pour son premier roman ( Chevaux, Denoël, 1987 ) et Prix de poésie Guy Levis Mano 1990. Deux de ses livres de poÚmes, Les commis et Graminées ( 2007 ) ont paru Ã
nos éditions, auxquelles il avait précédemment donné deux livres de « salutations » : La grand' soif d'André Frénaud, 2001, D'un pays pâle et sombre, 2004, et cinq recueils de récits : Solitude des plantes, 1996, Le grand tournant, 1998, Le vélo de saint Paul, 2005, Les larmes de Spinoza,
2009 et Lieuse, 2016. Une importante anthologie personnelle de sa poésie a paru en 2012 en coédition avec Obsidiane : Des laines qui éclairent ( 1978-2009 ).
Détail
Et puis ça s'arrête à tout bout de champ, une vache, mire
son image dans les flaques avant que de faire halte pour
de bon au ruisseau. Elle a posé son mufle. C'est comme ça
que je l'aime, la tête penchée sur l'eau. Comme c'est facile
alors de scruter son habit, les grandes taches sur sa robe
dont certaines ont l'exact tracé d'un continent, peut-être
bien l'Afrique, il me faudra vérifier. Et puis quel calme soudain.
Du fouet de sa queue, elle chasse méthodiquement les
mouches (car c'est l'été), indifférente aussi bien à son reflet
sur l'eau qu'à la danse des libellules au-dessus des menthes.
Une perle blanche brille au bout d'un trayon. Ce qu'elle
peut boire tout de même ! Cependant que je pense au lait,
si précieux (quoique d'utilité contestée actuellement, mais
que ne conteste-t-on pas ?) et tellement nécessaire en des
périodes (ou des pays) où l'on ne mange pas toujours à sa
faim. Buffon, déjà : « Sans le boeuf, les pauvres et les riches
auraient beaucoup de peine à vivre. » Et je ne parle pas du
beurre, ni du fromage. Pas plus que de la bouse, encore que
Chaissac y eût recours pour quelques-unes de ses compositions.
Plus prosaïquement je songe aux femmes mongoles,
un panier à l'épaule, j'ai vu ça en septembre, ramassant sur la
steppe les bouses sèches, unique combustible pour alimenter
le petit poêle trônant au centre de la yourte.
Pascal Commère
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