Misère de la pensée économique

Suite à la parution de Le Capitalisme à lŽagonie, la question mŽa souvent été posée : « Que faudra-t-il mettre à sa place ? » Je mŽen étais tenu jusque-là au constat depuis mon avertissement quŽune crise gravissime allait éclater dans le secteur des subprimes. Il fallait maintenant passer à la prospective. Je nŽavais pas de réponse toute prête (la réforme sociale nŽest pas mon métier !), aussi me suis-je plongé dans l'examen de la question, laquelle est loin dŽêtre simple. Car la crise actuelle en réunit en réalité trois, qui se combinent de manière particulièrement toxique : une crise due au fait que notre espèce se conduit comme une malpropre à la surface de la planète qui l'héberge, une crise due au fait que la maîtrise de la complexité nous a désormais totalement échappé (cŽétait déjà le cas avant lŽinvention de lŽordinateur, mais celui-ci a amplifié le problème), enfin la crise financière et économique, conséquence de la « machine à concentrer la richesse » qui constitue le coeur de nos sociétés, dont nous avons en général tiré une grande fierté jusquŽà ce quŽelle nous explose comme aujourdŽhui à la figure. Avant de pouvoir dire ce quŽil faudra mettre à la place du capitalisme, bien des questions doivent être résolues : Pourquoi nous sommes-nous satisfaits dŽune "science" économique incapable de voir venir une crise de lŽampleur de celle qui est en train de nous engloutir et de prôner ensuite les mesures nécessaires pour nous permettre dŽen sortir ? Comment distribuer équitablement la richesse créée ? Poser les bonnes questions, dit-on, cŽest déjà y avoir à moitié répondu