L'hôtel du libre-échange

LŽHôtel du Libre Echange, comédie en trois actes, doit toute sa force dramaturgiquee au lieu, un établissement dont lŽhonnêteté de façade va très vite se fissurer. Son enseigne, imaginée par Feydeau, nŽest pas une allusion au négociant quŽil pourrait attirer (il faut se souvenir que lŽexpression dŽAdam Smith, « free trade » passe au français vers les années 1860-70 et connaît une vogue immédiate). Non, lŽhôtel sert aussi à abriter les couples illégitimes. A lŽhôtel du Libre Echange vont donc se croiser de respectables bourgeois, maris et femmes, et leurs domestiques, selon des combinaisons et dans des situations qui nŽétaient bien évidemment pas prévus. Monsieur Pinglet, entrepreneur, malheureux en ménage (son épouse, Angélique, nŽest pas commode), fait la cour à Marcelle, la femme de son ami et collaborateur, lŽarchitecte Paillardin. Celle-ci, qui se plaint du manque dŽassiduité sexuelle de son époux, accepte un rendez-vous galant avec Pinglet à lŽhôtel. Or Paillardin doit justement y passer la nuit, dans sa fonction dŽexpert auprès des tribunaux, pour vérifier si lŽune de ses chambres est hantée ou non... La suite sera à la hauteur des quiproquos, des rencontres malencontreuses et de lŽemberlificotement des situations. La pièce connut, lors de sa création en décembre 1894, un vif succès.