« Je conçois dans l'espèce humaine deux sortes d'inégalité, l'une, que j'appelle naturelle ou physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du corps et des qualités de l'esprit, ou de l'âme, l'autre, qu'on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie, ou du moins autorisée, par le consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges, dont quelques-uns jouissent, au préjudice des ... Lire la suite
1712-1778) Né à Genève, orphelin très tôt , il sera apprenti chez un greffier, puis chez un maître graveur. C'est le curé de Confignon qui l'adresse à une nouvelle catholique d'Annecy, Mme de Warens. Devenu précepteur, il retournera fréquemment aux Charmettes, près de Chambéry, chez celle qu'il appelle sa "maman".
A Paris, en 1741, il essaie d'exploiter l'invention d'un système de notation musicale et se lie avec Diderot et Mme d'Epinay. Il écrit pour l'Encyclopédie des articles sur la musique . En 1750, il répond au concours proposé par l'Académie de Dijon et en développant la thèse que le progrès est synonyme de corruption, il obtient le premier prix. Suit une autre "dissertation", le Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes, qui achève de le rendre célèbre.
L'Emile ayant été condamné par le Parlement de Paris, il s'enfuit en Suisse, puis sur le territoire de Neuchâtel, qui appartient au roi de Prusse. Après un passage dans l'île de Saint-Pierre du lac de Bienne, il gagne l'Angleterre (1765), appelé par le philosophe Hume. En proie à la manie de la persécution, il finira par rentrer à Paris.
Il achève les Confessions et les complète par les Rêveries d'un promeneur solitaire. En 1778, le marquis de Girardin lui offre l'hospitalité dans un pavillon de sa propriété d'Ermenonville, il y meurt subitement.
L'oeuvre de Rousseau s'inscrit contre la filiation nobiliaire et réveille cette inconnue de la vieille littérature: la sensibilité. Une sensibilité fondatrice de droits et de devoirs, sans laquelle le monde resterait vague.
Caractéristiques
Caractéristiques
Date Parution
07/09/2013
Collection
Librio ; Philosophie
EAN
9782290075326
Nb. de Pages
128
Caractéristiques
Editeur
J'ai Lu
Poids
115 g
Présentation
Poche
Dimensions
20,4 cm x 13,0 cm x 0,8 cm
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Livre numérique
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Détail
« Je conçois dans l'espèce humaine deux sortes d'inégalité, l'une, que j'appelle naturelle ou physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du corps et des qualités de l'esprit, ou de l'âme, l'autre, qu'on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie, ou du moins autorisée, par le consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges, dont quelques-uns jouissent, au préjudice des autres ; comme d'être plus riches, plus honorés, plus puissants qu'eux, ou même de s'en faire obéir. » Dans ce discours à portée réaliste, Rousseau nous livre ici ses idées : il n'est pas question comme le dénoncera Voltaire de retomber à quatre pattes, ni de retrouver un état de nature perdu à jamais, mais d'éclaircir l'enchaînement progressif qui vit un homme né libre être bientôt partout dans les fers.
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