Biographie
1639-1699
Jean Racine naît un an après Louis XIV, en 1639 alors que Corneille a trente-trois ans et Molière, dix-sept. En 1643, il se retrouve orphelin et sa soeur, entrée à Port-Royal, est devenue abbesse. Il est recueilli par son grand-père maternel et bénéficie gracieusement des Petites-Ecoles de l'abbaye. En 1653, il entre au Collège de Beauvais et de retour dans le foyer janséniste, il y recevra des cours de grec. Malgré les reproches de sa soeur, il fréquente les gens de lettres: La Fontaine, puis Boileau et Molière. A partir de 1667, il donne ses meilleures pièces et reçoit une pension royale. Dix ans plus tard, il devient, avec Boileau, historiographe du roi, au grand scandale de certains, Mme de Sévigné en tête. Ses pièces Esther et Athalie, jouées à Saint-Cyr, obtiennent un grand succès mondain. En 1694, Racine se rapproche de Port-Royal et entreprend des négociations en faveur de l'abbaye.
Il meurt, rue des Marais, le 7 janvier 1699 et selon son désir, est inhumé à Port-Royal des Champs. Le cimetière sera détruit, comme l'abbaye, en 1709, par ordre du roi. Le 2 décembre 1711, les restes du poète sont à nouveau inhumés à Saint-Etienne-du-Mont.
On peut se plaire à étudier la poésie racinienne, la musique des vers et la beauté des images. On peut relever et expliquer les emprunts à la mythologie, à l'histoire et aux maîtres antiques. Mais est-il de meilleure approche, pour un public jeune, que l'étude des sentiments tels que Racine nous les montre, ni héroïques, ni royaux mais humains simplement. Avec lui, s'installe en littérature l'empire des femmes: il les a peintes au moment où elles deviennent souveraines dans une société lassée des guerres. Il a peint la Femme, plus sensible que raisonnée, courageuse ou violente quand la passion s'empare d'elle.
Détail
Voici l'émouvant spectacle de la jeunesse affrontant ses premières défaites, après des débuts glorieux et prometteurs. Bérénice, reine de Palestine, aime d'un amour partagé Titus, l'empereur de Rome, et tout annonce leur mariage. Mais Antiochus, roi de Comagène, aime d'un amour inavoué Bérénice, et Titus doit affronter la loi de sa cité qui interdit à une étrangère de devenir impératrice. Le destin est en marche, et ces trois jeunes souverains, honorés et incontestés, vont devoir faire le deuil de leur amour.
« Toute l'invention consiste à faire quelque chose de rien. » De ce « rien » incarné par leur douloureuse résignation, Racine a fait un « quelque chose » qui nous fait accéder aux solennités et aux brutalités de la tragédie. Contemplons une dernière fois ces héros de charme broyés par une impérieuse raison d'État, mais capables de contenir leur désespoir dans une « tristesse majestueuse ».Cet ouvrage propose :
- le texte intégral de l'édition de 1697, - des notes explicatives, - des questionnaires au fil du texte, - un appareil pédagogique comprenant des bilans, des documents sur l'oeuvre et son auteur, ainsi qu'un parcours thématique.
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